II - Vies-à-vies
  Carton d’habitation
 

Je vis souverainement
De personne je n’ai à redire
A mes paroles, l’écho,
A mes silences, un halo,
Entre ces quatre murs,
Point de briques, ni de planchers,
Que du carton pour habitation.

Seul, vers solitaire, à la dérive,
Sol, aride et fier,
De la neige au Sahara,
Des orchidées en Alaska.
Dedans mon carton.

 


 

 

   
 

Je vis souverainement,
La solitude est ma reine, mon temps,
Et jamais, il ne pleut
Dedans mon carton.

Que connaissent les autres des quatre saisons,
De l’été, ils couvrent leurs maisons,
De tisons, ils façonnent leur horizon.
Engloutis dans le lit de la rivière, ils s’envolent
Et tourbillonnent au vent.

 

***